Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Gabriel Marie Cueff

est né le 24 novembre 1897 à Landivisiau ()

Gabriel Marie Cueff est le fils unique de Paul Marie Cueff et de Gabrielle Siochen. Il passe sa jeunesse à Landivisiau, ville dans laquelle il fait ses études chez les Frères des écoles chrétiennes, avant de rallier, le 1er avril 1913, l’"École des Mousses" à Brest, avec l’accord de ses parents.

Le 27 novembre de la même année, ayant atteint l’âge de 16 ans, Gabriel s’engage pour dix ans, dans la Marine nationale. Il devient, de ce fait, apprenti marin et suit alors le cursus de formation prévu à l’époque en embarquant successivement sur le bâtiment-école "Armorique" à Brest, puis sur le garde-côtes "Amiral Trehouart" à Toulon.

À l’issue de cette période d’instruction, il est désigné pour le cuirassé "Vérité" qu’il rallie le 6 décembre 1914. Le bâtiment vient de participer à l’expédition des Dardanelles et patrouille désormais en Mer Ionienne. Durant cet embarquement Gabriel obtient le brevet de spécialité d’électricien le 1er septembre 1915 et peu après est promu matelot de 1re classe le 1er janvier 1916.

Il débarque du cuirassé pour retrouver, le 20 septembre 1916, l’"Amiral Trehouart" sur lequel il va suivre jusqu’au 1er janvier 1917 la formation d’opérateur de la spécialité de T.S.F. (radiotélégraphiste). La fin de cours se traduit pour lui par une promotion au grade de quartier-maître et l’obtention, après deux brefs stages de pratique sur les cuirassés "Bretagne" et "Loraine", du certificat de chef de poste T.S.F., le 11 mars 1917.

Le 4 mai, il est désigné pour la "Base de l’île de Corfou".

À l’initiative de l’amiral de Gueydon, cette base opérationnelle a été créée sur la côte occidentale de la Grèce pour servir de point d’appui aux éléments maritimes, terrestre et aériens alliés afin de contrer d’éventuelles tentatives hégémoniques des Empires centraux en mer Adriatique.

Durant cette affectation de près d’un an et deux mois, Gabriel participe aux opérations destinées à l’accueil sur l’île de près de 150 000 soldats de l’armée serbe qui ont dû fuir durant l’hiver 1915 devant les forces ennemies en direction de l’Adriatique. Ils sont souvent accompagnés de leurs familles, parviennent à la côte dans un état d’épuisement total, et ne devront leur salut qu’à une évacuation massive au moyen de nombreux bâtiments de commerce de toutes tailles réquisitionnés par les alliés, opération organisée de main de maître, en particulier par le commandement français.

Le 1er août 1918, Gabriel revient en France pour rejoindre la "Direction du Port de Lorient", avant d’être affecté, le 1er décembre, sur le dragueur-canonnière "Belliqueuse" de la division du Golfe de Gascogne. À cette date il est promu quartier-maître de manœuvre, et son ambition légitime est désormais de devenir chef de quart passerelle. Il obtient le brevet le 1er mars 1919 et accède alors au grade de second maître.

Toutefois, il ne reste sur ce bâtiment que quelques mois, car il a décidé de faire évoluer sa carrière maritime vers la Marine marchande et, pour ce faire, demande à écourter de 3 ans son engagement initial.

Après une année d’affectation administrative comme secrétaire de l'attaché militaire à Helsinki, il est promu enseigne de vaisseau de 2e classe de réserve le 11 juin 1920. Sa demande de résiliation d’engagement étant acceptée (DM du 28 juillet 1920), il quitte la Marine nationale qu’il a servie avec dévouement, le 27 novembre 1920. Il est désormais, et sur sa demande, "inscrit maritime définitif" au quartier de Morlaix sous le n°6490.

Compte tenu de ses acquis dans la Marine nationale (brevet de chef de quart passerelle, brevet de T.S.F., grade d'enseigne de vaisseau), Gabriel ne fait que passer à l'École de navigation de Paimpol et embarque le 6 décembre 1920 sur le cargo "Commissaire Ramel" des "Messageries Maritimes" qui fait la ligne vers la Nouvelle-Calédonie en passant par le canal de Suez. Il est rapidement promu lieutenant au long cours, puis, ayant quitté ce navire le 14 septembre 1921, obtient le brevet de capitaine Marine marchande le 20 juillet 1922, brevet qui l’amène à celui de capitaine au long cours le 7 août 1924. Peu après, il est également promu dans la réserve au grade d’enseigne de vaisseau de 1re classe en date du 1er janvier 1925.

L’année suivante marque pour lui un tournant dans sa vie professionnelle car il s’oriente vers le monde très spécialisé des navires câbliers. En effet, toutes les transmissions télégraphiques intercontinentales de l’époque se font par câbles sous-marins et sont donc d’une importance stratégique capitale.

Le 12 janvier 1927, Gabriel embarque sur le câblier "Edouard Jéramec" qui dépend de la "Compagnie Française des Câbles Télégraphiques" et travaille principalement à l’entretien des câbles reliant la France à l’Amérique. Pour ce faire, en dehors des courtes périodes de maintenance du navire et de repos du personnel, il est le plus souvent déployé à partir d’Halifax, au Canada : les câbles français, à cette époque, relient l’entrée du goulet de Brest (Pointe du Minou-Crique de Déolen) à Saint-Pierre-et-Miquelon puis à Cape Cod au sud de Boston (U.S.A.). Aussi, certaines familles de l’équipage ont la possibilité de s’établir provisoirement à Halifax, et c’est le cas de Gabriel et de Anne-Marie Gabrielle, née Le Roux, qu’il a épousée le 24 janvier 1928 à Guimiliau (29). C’est "une femme de marin" : elle est habituée aux déménagements et aux absences, sa famille comptant plusieurs officiers de marine et capitaines au long cours.

Le 18 novembre 1929, un séisme sous-marin de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter se produit sur le plateau des Grands Bancs de Terre-Neuve, zone située à la croisée des câbles de l’Atlantique Nord. Il est suivi, quelques heures plus tard, en surface, d’un tsunami provoquant des dégâts importants sur la côte, mais aussi, sur le plancher océanique d’une vague énorme qui va tordre les câbles en tous sens jusqu’à en briser douze en vingt-huit points différents, interrompant le flux télégraphique entre l’Amérique et l’Europe. Huit câbliers de nationalités différentes, dont l’"Edouard Jéramec", sont mobilisés et mettront plus de 9 mois à rétablir l’ensemble de la situation en opérant dans des conditions particulièrement éprouvantes pour les hommes et le matériel.

Fort heureusement, un événement vient apporter du bonheur dans le couple de Gabriel et Anne-Marie : la naissance d’Anne Gabrielle, le 26 septembre 1930.

L’année suivante marque le retour en France de la famille, et une nouvelle affectation pour Gabriel : le câblier "Arago" dépendant des "Phares et Balises-Postes et Télégraphes" sur lequel il embarque le 7 mars 1931. Le navire est basé à Dakar à partir de 1932 pour reconfigurer le réseau des côtes d’Afrique. Cette affectation, entrecoupée de périodes de congés en métropole dure jusqu’au 16 juillet 1939.

Le 17 juillet 1939, à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale, Gabriel rallie le câblier "Ampère", basé à La Seyne (83) mais qui opère aussi en Manche : il posera, en particulier fin1939/début 1940, et principalement de nuit pour ne pas attirer l’attention des Allemands, un câble un peu "spécifique" entre Calais et Douvres pour assurer une liaison télégraphique sécurisée entre autorités françaises et britanniques.

A cette période, un décret en date du 05/09/1939 et publié au Journal officiel du 23 septembre de la même année, a stipulé "qu’en vue de récompenser rapidement et à tout moment les militaires … qui se distingueront par des actes d’héroïsme et de dévouement …un contingent spécial de médailles sera mis à la disposition du ministre de la Marine". À ce titre, l’enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve Gabriel Cueff est fait chevalier de la Légion d’Honneur, pour rendre rang du 1er janvier 1940.

Le 31 mars 1940, l’"Ampère" est de retour à Toulon, et Gabriel est désigné pour prendre le commandement de l’"Emile Baudot" qui, comme l’ensemble des câbliers de la flotte a été requis, la France ayant décrété la mobilisation générale le 2 septembre 1939 à la suite de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne.

En avril 1940, l’"Emile Baudot" se trouve dans la rivière Penfeld, au poste 13 de l’arsenal de Brest, non loin de la zone du Salou. Des textes officiels publiés entre les deux guerres ont prévu, qu’en cas de conflit, certains bâtiments de commerce seraient dotés d’un armement militaire, armement en matériel, mais aussi en personnel (A.M.B.C.). Le câblier doit devenir le croiseur auxiliaire X83 et son commandant s’y emploie avec une conscience professionnelle reconnue. Rien ne pouvait laisser présumer son décès brutal, à 42 ans, dans la nuit du 18 au 19 avril, en ce lieu.

En raison des éminents services qu’il a rendus à son pays, l’enseigne de vaisseau de 1re classe Gabriel Cueff a été déclaré "Mort pour la France".

Il repose auprès de son épouse dans le cimetière de Guimiliau, derrière l’église où il se sont mariés.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Ploujean, commune aujourd’hui rattachée à Morlaix, et où sa famille résidait au moment de sa disparition, dans le quartier de Coatserho. 

Il était Enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve.
Son unité : Emile Baudot
  • Légion d'Honneur (chev.)
Il est décédé le 19 avril 1940.
Son corps repose au cimetière de Guimiliau (29)
Son décès est inscrit à la commune de Brest (29)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

 

-          Service Historique de la Défense de Brest

 

-          Internet (« Les chroniques d’Arcturius » www.slate.fr/story/94779/tremblement-terre-cable-1929)

 

 

 

Emile Baudot

Emile-Baudotdelcampe

L'Emile Baudot avait été construit en 1917 aux chantiers Swan Hunter and Wigan Richardson à Wallsend près de Newcastle (Angleterre). Commandé par l'administration des PTT pour assurer la pose et la maintenance des câbles télégraphiques sous-marins, il mesurait 67,82 m de long, 9,81 m de large, d'un port de 1049 tonnes il était propulsé par une machine de 1200 cv. Basé au Havre, il va travailler principalement en Manche et en Atla...

Emile Baudot
184037
Cueff
Landivisiau
24 novembre 1897
HE
NULL
Il a été décoré : Légion d'Honneur (chev.)
Acte de décès 1940/645
C 12x17
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